À manger pour les cailloux, Théâtre Berthelot, Montreuil, 2007
Création. 2 représentations. Texte, mise en scène et création sonore : Pierre Terzian. Lumières : Éric Julou. Avec Alessandra Cabral, Emmanuelle Proffit et Pierre Terzian. Production Théâtre du Désordre.
Le texte À manger pour les cailloux a été publié dans la revue Le Chant du Monstre (n°1) aux Éditions Intervalles en 2012.
Note d’intention : « On voit tout de suite qu’il n’y a pas de dispositif. C’est un tiroir vide. On entend un acteur chuchoter. La lumière s’éteint. Elle ne reviendra jamais. Ou seulement par bribes nerveuses. L’acteur lit. Un rythme lent. Caressant. Presque celui d’un prêche. D’une machine impersonnelle. On entend bouger au plateau. De l’eau qu’on verse dans une bassine. Une personne qui se lave. Une respiration. Une table qu’on déplace.Tout est à deviner. On écoute une histoire. Puis au premier flash : on aperçoit deux corps, ou presque, deux lignes qui tremblent. Des pieds qui dansent, saccadés. Un meuble. Une grosse tête lourde. De nouveau plongé dans le noir, on croit qu’on les entend se battre. On n’est pas sûr. Quelqu’un semble avoir de mauvaises intentions. L’histoire continue. La lecture de l’acteur accélère, de manière imperceptible. On les entend s’essouffler. La lumière revient, et éclate cette fois du rouge à l’orange et de l’orange au blanc, comme un lever de soleil numérique. Les deux corps sont maintenant déréglés. Le texte nous tombe dessus en rafales. Il y a un battement régulier. Des bruits de pioches, de bouts de bois, de motos, des gémissements. Une histoire qui agonise. C’est fini. On a vu un monstre, quelque part entre les plis, comme si les nuages se fissuraient tout à coup durant une nuit d’orage. On a manqué d’oxygène, en parcourant le système gastrique de ce caillou. » |